Programme

13h30-13h45

13h45-14h30 Joffrey Becker, Alain Dutech 

"Exploration des limites de l'interaction"

Les sciences cognitives, aux frontières de la psychologie, de la philosophie, de la linguistique, de l'informatique et des neurosciences, ont mis en avant depuis plusieurs décennies, la notion de cognition incarnée qui donne un rôle central au corps. Celui-ci est en effet considéré comme le vecteur privilégié de l'expression de la cognition mais aussi, et surtout, de sa construction. L'incarnation d'un organisme ou d'un artefact définit et limite simultanément les processus cognitifs qui lui sont accessibles. La cognition est de fait ancrée très profondément dans le corps et dans ses interactions avec le monde extérieur. Pour l'expérimentateur se pose alors un problème quant à savoir son rôle dans l'interprétation. Qu'est ce qui relève de l'observation objective et qu'est ce qui relève de l'interprétation subjective en rapport à sa propre cognition ?

Le groupe Psyphine[1] étudie depuis plusieurs années ces questions en utilisant un artefact très particulier, à savoir, une lampe de bureau robotisée. Aussi simple soit-elle (dans son architecture et dans son comportement), cette lampe offre néanmoins un terrain d'expérimentation unique permettant d'explorer les nombreuses questions liées aux interactions, intentions, projections, émotions, expressions et simulations. Au cours de cette conférence, nous rendrons compte de nos recherches, mais aussi, et peut-être surtout, de la construction d'une communauté mêlant arts, sciences et fictions, mettant en avant la nécessité du dialogue trans-displinaires.

14h30-15h15 Marie Vauzelle, Sophie Blanc, Aurélie Clodic

"Génèse du projet Son'IA"

Le projet Son'IA https://compagniemab.com/creation/sonia/ est né d'un dialogue entre la compagnie MAB et les chercheurs du LAAS et de l'ENAC. Lors de cette discussion, Marie, la metteure en scène de la compagnie, en interaction avec Aurélie, une ingénieure du LAAS, échangerons avec le public sur la manière dont s'est construit le projet qui a aboutit à ce spectacle. Vous aurez la possibilité de voir le spectacle lors d'une représentation à l'ENAC (cf ci-dessous). 
 
15h15-15h45 Olivia Chevalier

Battlestar Galactica : l’hybridation bio-robotique comme solution à l’impossible inferface hommes-machines.

Dans la série Battlestar Galactica (BSG) des années 2000 (2003-2009), les humains ont créé des robots (les cylons) qui ont évolué et qui – parvenus à la conscience – ont tenté de détruire intégralement l’humanité en raison des imperfections morales de cette dernière. Des rescapés – dont la majorité des protagonistes se trouvent sur le vaisseau BSG – essayent alors d’échapper aux cylons afin de trouver une planète habitable sur laquelle recommencer leur vie. Une partie de ces cylons évolués ont l’apparence et le comportement humains (il en existe 12 exemplaires – originaux – certains avec de nombreux clones), et parmi les humains à bord du BSG se trouvent des cylons-humanoïdes qui en réalité ignorent qu’ils sont des machines et qui, se croyant humains, se battent contre les cylons.

Pourquoi vouloir conserver (intégrer) une partie de l’humanité si l’humanité est méprisable au point de mériter d’être exterminée ? Le rapport des cylons aux humains est en fait ambivalent. Parce que ces machines sont intégralement rationnelles, elles s’opposent aux humains, inférieurs à elles sur ce point ; mais parce qu’elles se « sentent » incomplètes, elles aspirent à devenir humains (avec une pensée, des sensations, des émotions, des joies, des peines) sans les défauts de ces derniers (dont celui, central : la mortalité). Les cylons non humanoïdes auraient-ils créé des cylons « humains » en raison de l’impossibilité à trouver une interface satisfaisante entre les machines (elles-mêmes) et les hommes ?

Dès lors, si on prend acte du mépris des cylons vis-à-vis des hommes qui les conduit à vouloir les exterminer jusqu’au dernier, une IHM (ou IMH du point de vue des cylons) devient inenvisageable et cela revient à y renoncer. Testons donc par la raison et l’imagination l’hypothèse suivante : si l’interface humains-robots est impossible, l’hybridation bio-robotique guidée par la machine serait-elle la seule option viable pour faire coexister ces deux « espèces » ?

15h45-16H15 Pause

16h15-17H15 Discussion générale Venez discuter et échanger autour des robots ou des interactions que vous ont inspiré la littérature, le cinéma ou toutes formes de création artistique. Etes vous plutôt « Wall-E » ou « Astro » ou « Fondations » ? 

17h15-17h45 Quizz 

17h45-18h Départ pour l'ENAC

18h30-20h30 Spectacle [gratuit sur inscription (obligatoire), un ticket vous sera demandé à l'entrée]

"SonIA" pièce pour une machine, une jeune femme et des spectateurs

Un projet de Marie Vauzelle avec Maija Nousianinen et un drone « intelligent ».

Une volière. Qui rappellerait une volière à oiseaux, ou une cage à fauves. Dans cette volière, il y a un drone et une jeune femme. Cette machine c’est son travail et c’est sa vie, c’est elle qui la connaît le mieux, elle est la source de ses joies et de ses découragements.
Les spectateurs sont là, autour, tout proches, eux-mêmes embarqués dans cette intimité, voyeurs et vus.

sonia

Mêlant théâtre, danse, musique, vidéo et robotique, SonIA raconte, avec poésie et humour, les rapports réciproques de l’humain à la machine « intelligente », et questionne par le sensible et l’émotion, les enjeux, majeurs aujourd’hui, de l’intelligence artificielle.

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